Troisième partie de mon débriefing post-arrivée à Québec ! Si vous ne les avez pas lues, vous pouvez retrouver les parties précédentes ici :
Seulement deux sujets cette fois mais ils sont assez importants dans la vie de tous les jours : la nourriture et la consommation. Je ne suis pas expert de ces sujets, aussi si vous repérez une erreur ou un manque important n’hésitez pas m’en faire part dans les commentaires ou sur Twitter (@invvard).
Bonne lecture !
Nourriture
Au contraire de l’immobilier, la nourriture est globalement plus chère. Surtout que les premiers temps, les habitudes alimentaires font que nous nous dirigeons naturellement vers des produits que nous connaissons, mais qui sont souvent plus chers. Par exemple, le pot de confiture de fraise Bonne Maman est affiché au prix de 4.99$ ce qui fait environ 3.5€, ce qui représente une augmentation de près de 80% par rapport au prix français (mais j’en ai quand même pris un pot : au diable l’avarice). Il faut rapidement adapter ses habitudes de course, sans quoi vous allez rapidement vous retrouver avec des factures exorbitantes. Pour éviter cela, il faut suivre les usages locaux : achetez les produits en « gros ». Je m’explique, plutôt que de prendre 12 pots de yaourt à la vanille, prenez plutôt un gros pot de 750gr. Vous trouverez plus facilement les produits dans les conditionnements « en gros » qu’au détail, et à des prix largement plus avantageux.
Comme tous les français, j’aime accompagner mes repas d’un peu de pain. Enfin, maintenant, il faut que je dise « j’aimais », car depuis que je suis ici (1 mois environ), j’ai mangé UNE fois du pain, et ce n’était même pas une baguette mais du pain ciabatta. Oubliez la baguette : elle est presque toujours hors de prix (environ 2.5~3$) et mauvaise (réponse unanime des expatriés rencontrés). En revanche vous trouverez une quantité astronomique de pains de mie, de pains à burger (les buns) et de pains à hot dogs.
Un détail auquel il faut faire attention : les prix comparatifs ne sont pas affichés au kilo mais aux 100 grammes. Ce n’est pas un changement énorme, mais les premiers jours cela peut être troublant, et source de surprises à la caisse…
Une chose étrange m’a interpelé, à part pour les pâtisseries, l’offre de produits à base de chocolat est assez réduite. Je n’ai pas encore pu aller dans des grandes surfaces comme CostCo ou Walmart, mais pour les supermarchés de proximité (Metro, Intermarché), on trouve peu de desserts au chocolat ou même des tablettes de chocolat. #JeSuisTristesse
Maintenant, abordons un sujet au combien sensible, pour moi en tous cas : le café. Ceux qui me connaissent savent que je bois du café, beauuuuuuuuuuuuucoup de café… Et qu’en plus, il faut qu’il soit bon. Après ces quelques semaines, ma conclusion est que la situation n’est pas pire qu’ailleurs. Pour commencer, il faut éviter les vendeurs de café au gobelet, type Tim Hortons, car systématiquement, ce sera du café filtre, fait à partir de grains trop torréfiés (ce qu’ils appellent le « Dark Roasted ») : son goût est fort mais il est amer et laisse un arrière-goût de brulé. En revanche, c’est presque donné : pour un gobelet de 40cl chez Tim Hortons, c’est 1.92$ TTC (1.30€ environ).
Dans les bars, c’est la même chose, mais il n’est pas rare que ceux-ci soit équipés d’une machine à expressos. Si vous commandez un expresso, vous aurez donc un bon café, sous réserve que le barman sache se servir de sa machine. Un bar à côté de chez moi fait un très bon expresso et il n’est pas cher : pour un double expresso, je m’en tire pour 3.10$ taxes et tips inclus.
Pour ce qui est du café domestique, vous avez à peu près les mêmes possibilités qu’en France : le café en brique type « Carte noire » et les torréfacteurs de quartier. A ceux-ci vous pouvez ajouter les cafés Van Houtte qui proposent des stands en libre-service dans certaines enseignes, où vous pourrez choisir votre grain et le moudre à votre convenance. J’ai essayé, une fois… Finalement, je vais me fournir chez un torréfacteur proche de chez moi, au nom sans fioriture : la brûlerie de café. Je pense qu’on peut difficilement faire plus générique comme nom, mais le café est bon et bien torréfié, avec certains grains disponibles en plusieurs torréfactions plus ou moins poussées. #JeSuisBonheur
Consommation
Quand je parle de consommation, je parle des dépenses du quotidien : vêtements, sorties, bar, restaurants, etc.
Mais avant de commencer, il faut savoir une chose importante : 99% du temps, les prix sont affichés hors taxes. Et pour un ressortissant français, ce détail est loin d’être anodin. A chaque fois que je passe en caisse, je me fais avoir : j’oublie de rajouter la taxe ! Ceci est la conséquence du découpage du Canada en provinces. Ainsi, à chaque fois que vous passez à la caisse, la TVA perçue est répartie entre le gouvernement fédéral (nommée TPS pour Taxe de vente des Produits et Services) et le gouvernement provincial (TVP pour Taxe de Vente Provinciale ou TVQ pour Taxe de Vente du Québec). Si la part du premier est la même partout (5%), la seconde en revanche est différente d’une province à l’autre. Au Québec, cette part s’élève à 9.975% depuis le 1er janvier 2013. Donc quand vous faites du shopping, il vous faut ajouter 15% au prix affiché. On se dit que c’est simple, mais non : pour l’instant, c’est vraiment LE truc auquel je ne me suis pas encore fait…
Edit 28/07/2014 : les produits de consommation de base (pain, lait, œufs, fruits, légumes, etc.) ne sont pas taxés. Merci à Maxim Bernard pour la précision.
Ensuite, il faut savoir que le service aux clients est bien meilleur que ce que l’on trouve en général en France : les employés sont polis, sympathiques et ils connaissent leur métier et les produits qu’ils vendent. Petit détail sympa : presqu’à chaque fois que vous vous adressez à un conseiller, celui-ci vous salue (normal…), il sourit et vous demande comment vous allez, et ce souvent en vous tutoyant ! Je reviendrai sur ce dernier point dans la prochaine partie 😉
Enfin, sachez ceci : le pourboire, ou « tips » en anglais, est très présent, notamment dans les métiers de bouche. En effet, ces derniers sont payés au taux horaire ridicule de 8.95$, ce qui donne un salaire mensuel brut de 1 253$ (aux 35h hebdo). Aussi, tous ces travailleurs arrondissent leurs fins de mois grâce au tips. Et c’est une véritable institution : il y a un taux d’imposition de 8% dessus et les machines de paiement par carte intègrent une routine où vous pouvez préciser librement le pourcentage dudit tips. Le pourcentage de base pour le tips est de 15%. Bien entendu, vous pouvez faire varier ce taux en fonction de votre satisfaction quant au service. Ce n’est ni plus ni moins qu’un système de notation à récompense immédiate pour le serveur, chef, barman, etc.
Il existe quelques subtilités :
- On ne tips pas n’importe qui ou n’importe comment : vous n’allez pas glisser un billet au gars qui vous renseigne sur une TV chez Best Buy. Le tips est encadré par la loi et le montant doit être mentionné sur une facture. Enfin, si vous payez en liquide, il y a de fortes chances pour que le tips versé ne soit pas mentionné.
- On ne tips pas aux comptoirs : le service au comptoir n’est pas considéré comme un véritable service au client et n’est donc pas éligible à un tips. Sauf dans les bars…
Le résultat, c’est qu’à chaque fois que vous voulez aller au restaurant par exemple, il vous faut penser à rajouter 30% au prix affiché… Et ça fait une sacrée différence !
L’alcool est aussi très cher car le gouvernement a le monopole de la vente au travers de ses magasins SAQ (Société des Alcools du Québec), à part pour les bières et quelques vins bas de gamme que vous pourrez trouver en grande surface.
Concernant les vêtements, la plupart des grandes marques sont bien moins chères ici. Par exemple, vous pourrez trouver des jeans Levi’s 501 aux alentours de 70$ TTC (80€ en France), des polos Tommy Hilfiger à 50$ au lieu de 70€ en France ou encore une paire de Converse « classique » à 70$ alors qu’on les trouve difficilement en dessous de 80€ hors solde. Je n’ai pas étudié la chose avec minutie et comparatif exhaustif, mais à vue de nez, il est plus intéressant de s’habiller ici plutôt qu’en France.
Pour l’informatique et les jeux vidéo, les prix sont plus intéressants, de l’ordre de 15%. Prenons plusieurs exemples :
- La PS4 : sur Amazon.fr, elle est vendue 394€. Sur Amazon.ca, elle est à 500$ TTC, ce qui nous donne un 345€ pour la même console. Ce qui nous donne tout de même 14% de réduction,
- Une tablette Surface Pro 3 128Go : à la FNAC, elle est à 999€. Chez Future Shop, elle est affichée au prix de 1 207$ TTC, 831€ après conversion, donc une économie de près de 17%.
En conclusion, faites simplement attention à vos habitudes de dépenses car certains budgets vont nécessiter des ajustements. Mais ça, vous vous en doutiez, non ?
A suivre…
Voilà, fin de cette partie ! Elle était plus longue que les précédentes mais c’était nécessaire pour couvrir à peu près convenablement ces 2 sujets. Et encore, je n’ai pas développé certains points moins importants : il faut bien que je vous laisse des surprises pour votre arrivée, non ?
La suite se trouve ici : Premières semaines à Québec (4ème partie). N’hésitez pas à me laisser vos remarques, suggestions ou simples messages dans les commentaires ci-dessous ou sur Twitter. Vos retours sont très appréciés et me motivent :). D’ailleurs, si vous êtes vous-même sur Québec et que vous voulez boire un verre, ce sera avec plaisir (la première tournée est pour moi) !