Venir au Québec : mon expérience

Chateau FrontenacPlusieurs personnes m’ont demandé quelles avaient été mes démarches pour venir m’établir au Canada, et plus particulièrement au Québec. Voici donc mon parcours et les étapes à venir.

Pour commencer, je souhaite m’adresser aux indécis et ceux qui craignent de se lancer : oui, l’expatriation fait peur, car on quitte nos logements, nos amis, notre famille et bien souvent notre travail. L’adage « on sait ce que l’on perd mais pas ce que l’on gagne » ne peut pas mieux s’appliquer. Mais croyez-moi : il n’y a pas plus belle aventure que celle d’aller découvrir le monde (ou le Canada, dans le cas présent) ! Et c’est un gars qui n’a pas quitté son Clermont-Ferrand natal pendant 26 ans qui vous le dit ! Je me félicite chaque jour d’avoir pris cette décision (même quand je sors et qu’il fait -20 avec un ressenti à -35) !

La motivation

A quelques rares exceptions près, personne ne part s’établir à l’étranger sur un coup de tête. C’est un projet qui se monte, pour lequel il est nécessaire d’établir ses motivations. Pour ma part, elles sont multiples mais la principale était de découvrir la vie à l’étranger. Pas seulement pendant 2 semaines durant des vacances, non. Vraiment vivre dans le pays, côtoyer les gens, travailler avec eux, découvrir leurs manières, prendre leurs habitudes, etc. Toutes ces choses pour lesquelles il faut passer du temps.

Lorsque j’ai enfin lancé la machine, je m’étais donné une fenêtre de 2 ans pour poser mes valises sur le sol Canadien, à compter de mes premières recherches. Finalement, cela m’a pris 9 mois, dont 3 d’attente de permis de travail. En bref, si vous vous donnez les moyens, l’affaire peut être bouclée rapidement.

Trouver un job

Ma démarche s’inscrivant dans la durée, je souhaitais avoir un travail à l’arrivée ou, tout du moins, que les choses soient bien avancées avec mon futur employeur. J’ai rapidement appris l’existence des « Journées Québec » : c’est un salon biannuel (une édition en juin et une autre début décembre) où des recruteurs québécois viennent à la rencontre de candidats français. Vous pouvez retrouver le récapitulatif de mon expérience de ce salon ici : Les journées Québec : retour d’expérience. Quelques jours après le salon, j’ai eu un second entretien sur Skype avec mon employeur actuel, L-IPSE, et je recevais un appel 10 jours plus tard pour m’annoncer que ma candidature était retenue.

Petite aparté : mon entreprise recherche actuellement des développeurs .NET donc si vous êtes intéressé(e), n’hésitez pas à me faire passer votre CV, je le transmettrai à qui de droit.

Obtenir un visa

La promesse d’embauche en poche, il ne me restait plus qu’à obtenir un visa de travail ! C’est là que les choses sérieuses commencent. Même si les démarches sont exigeantes, le Canada est vraiment demandeur de main d’œuvre étrangère, à tous les niveaux : industrie, santé, service, etc. Il existe de nombreux moyens de venir travailler au Canada, mais les deux principaux sont :

  • Passer par votre entreprise pour obtenir un visa temporaire de travail ;
  • Passer par l’initiative Expérience Internationale Canada (EIC ci-après).

Pour ma part, je suis passé par la seconde option en raison de sa rapidité d’obtention (enfin dans mon cas, pas trop). Pour mon profil (un jeune professionnel de moins de 35 ans), deux visas m’intéressaient :

  • Le « Jeune professionnel » (durée de 18 mois, visa fermé),
  • Le PVT (durée de 12 mois visa ouvert).

N.B. : ces durées ne concernent que l’édition 2014 en antérieure. Les modalités ont changé en 2015 : http://pvtistes.net/canada/nouveautes-eic-canada-2015/

Je n’ai pas pu candidater pour le premier car il me manquait certaines informations que seule l’entreprise pouvait me donner, mais comme cela tombait en pleine période de Noël, le temps qu’ils reviennent vers moi avec celles-ci, le quota avait été atteint (3 ou 4 semaines après son ouverture, si je ne dis pas de bêtise).

J’ai donc dû me rabattre sur le PVT, beaucoup plus dur à obtenir car le nombre de demandeurs est trois fois plus important que le nombre de visas : en 2014, il y avait 6750 PVT pour un nombre estimé de 21 000 demandeurs. Autant vous dire tout de suite que même avec la meilleure préparation, il faut de la chance. Et pour une fois, je dois avouer que j’en ai eu ! La première tranche du quota PVT 2014 (2 250 visas disponible) a ouvert le samedi 1er février de la même année, à 16h tout pile. A 16h03, la base de données crashait et toute tentative de connexion se soldait par un « identifiants inconnus » (alors qu’ils étaient bons, bien entendu). J’ai pu me connecter avec succès aux alentours de 16h45, compléter ma demande et obtenir mon numéro de demande dans la foulée. À 16h50 environ, le site passait en maintenance pour ne revenir que 2h plus tard…

Au-delà du facteur chance, je pense que ce qui m’a permis de valider mon dossier, c’est avant tout d’avoir su garder mon calme, malgré le stress de la situation. En effet, il ne sert à rien de marteler la touche F5 ou de cliquer 20 fois sur le bouton « Valider » : votre navigateur ne se met pas subitement à faire de la rétention de requêtes, si vous affichez Google ou Facebook, c’est que votre connexion fonctionne et votre PC ne rame pas (pas plus que d’habitude en tous cas). Respirez, patientez, répétez la manipulation, jusqu’à obtention du résultat attendu.

Pour vous préparer au mieux, je ne peux que vous conseiller de vous informer sur l’excellent site http://pvtistes.net/. Lisez, relisez et questionnez sans relâche : les contributeurs sont très bien informés, toujours prêt à aider et ce, avec politesse et décontraction. Beaucoup de participants à EIC leur doivent leur visa, moi inclus. Encore merci à eux.

Les étapes suivantes du PVT ont été beaucoup plus calmes. Seule (petite) difficulté, j’ai dû faire des examens médicaux à Paris pour compléter ma demande de permis de travail. À la suite de quoi, il m’a fallu patienter 3 longs mois avant de recevoir le mail de confirmation. A ce jour, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, car normalement les validations sont beaucoup plus rapides. Enfin, à quelque chose malheur est bon, j’en ai profité pour mettre mes affaires en ordre et passer du temps avec ma famille et mes amis.

Une fois le sésame obtenu, j’ai pris mon billet d’avion, réservé une chambre sur AirBnb, fais mes valises, embrassé la famille et les amis, et zou !

Ce qui va suivre

Comme mon visa expire en juin prochain mais que je veux prolonger mon séjour ici, je compte en demander un nouveau. Je suis en train de voir avec mon entreprise s’il vaut mieux un visa « Jeune Professionnel » ou un visa temporaire de travail.

J’espère que cet article vous aidera dans votre projet. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser, je ferai de mon mieux pour y répondre.

Avant de vous laisser, voici une blague québécoise qui m’a bien fait rire :
Quelle est la différence entre un paquebot et un français qui arrivent à Québec ?
Réponse (surlignez pour la voir) : [ Le paquebot repart… ]