Premières semaines à Québec (4ème partie)

Vue de Québec depuis les remparts

Quatrième et avant dernière partie de mon débriefing post-arrivée à Québec ! Si vous ne les avez pas lues, vous pouvez retrouver les parties précédentes ici :

Cette fois, je me suis intéressé aux modes de transport, à la vie courante et je vous rapporte les informations que j’ai pu glaner sur le système de santé au Québec. Je ne suis pas expert de ces sujets, aussi si vous repérez une erreur ou un manque important n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires ou sur Twitter (@invvard).

Bonne lecture !

Modes de transport

Sans grande surprise, à Québec vous pouvez vous déplacer de 4 manières différentes : à pied, en voiture, en taxi et en bus.

À pied

Chemin des franciscains qui relie la Basse-Ville à la Haute-villeNombreux sont les aménagements destinés aux piétons, notamment pour les passages entre la Basse-Ville et la Haute-Ville : escaliers, ascenseurs et même un téléphérique ! Si vous aimez marcher et/ou que vous voulez visiter la ville tranquillement, vous pourrez le faire très aisément.

En tant que piéton, la chose qui m’a le plus étonné par rapport à la France, ce sont les passages cloutés : les piétons ne peuvent traverser qu’à partir du moment où toutes les feux « véhicules » sont rouges. Le temps d’attente est donc un peu plus long, mais comme tous les feux sont munis d’un bouton « piétons », on a au moins la sensation d’avoir le contrôle ! Attention : traverser en dehors des feux verts piétons peut théoriquement être sanctionné par la police. Mais j’ai mis à l’épreuve cette théorie, pas plus tard qu’hier : j’ai traversé devant 2 policiers alors que le feu était rouge ! Aucune réaction de leur part, et s’ils m’ont fait les gros yeux, leurs épaisses lunettes de soleil m’ont caché leur expression de reproche. #ThugLife

En voiture

N’ayant pas de voiture moi-même, je ne vais pas m’étendre sur le sujet. Sachez cependant que, du fait de l’hiver rigoureux, les routes sont en assez mauvais état. Ainsi, comme l’a souligné Maxim Bernard dans son commentaire, les nids de poule et autres fissures dans la chaussée sont légions.

Pour ce qui est des infrastructures, les rues, avenues, boulevards me semblent assez bien dimensionnés car il semble y avoir peu d’embouteillages sur les gros axes. Idem pour le stationnement : chaque côté des rues est pourvu d’une ligne pour se garer, ce à quoi s’ajoutent des parkings. D’ailleurs ces derniers sont souvent tenus par des voituriers : ils s’occupent de la répartition des voitures ainsi que de leur stationnement, encaissent, surveillent, etc. Du coup, pas de grilles autour, ni de barrières de passage.

Un échantillon des véhicules sur le parking en face de chez moiAu niveau du parc automobile, j’ai été assez étonné de sa composition : je m’attendais à voir une majorité de voitures américaines, mais que nenni, elles sont minoritaires ! En effet, les automobiles US ont cette mauvaise réputation d’avoir des casses mécaniques. Elles n’ont donc pas la confiance du marché Canadien, qui préfère se tourner vers les constructeurs asiatiques et européens. Enfin quand je dis « européens », je devrais dire allemands et italiens : il y a quelques Fiat, des Volkswagen et beauuuuuuuucoup de BMW, Audi et Mercedes !Je vous rassure, vous verrez quand même pas mal de voiture US : des Mustang, des Corvette, des Bumblebee Camaro, et une pléthore de « trucks » à l’américaine : des monstres mécaniques qui peuvent tirer jusqu’à 7 tonnes sans broncher. Certains ont même une ancre de fixation de camion 36 tonnes dans le hayon !

En taxi

Je n’ai pris le taxi que deux fois ici, je ne suis donc pas un expert. Cependant le prix de la course (environ 6$ pour un peu moins de 10 minutes de trajet) m’a semblé très correct. Avec le pourboire, la facture est montée à 7-8$. Les deux fois, cela s’est très bien passé : chauffeurs sympas, roulant correctement, sans m’imposer de radio farfelue ou autre(s) désagrément(s). Il y en a même un qui m’a parlé des grèves de taxis français et qui trouvait leur façon d’agir inacceptable : même s’il comprenait les enjeux (protection de leur emploi), il condamnait les attaques de VTC et la manière de faire en pratique (et j’étais bien d’accord avec lui, pour les deux facettes). Mais je digresse…

En bus

Vue intérieure d'un bus de la RTCMon transport au quotidien ! Le « Réseau de Transport de la Capitale » (RTC donc) a un rayonnement assez étendu. Les bus passent très régulièrement : pour les « grosses » lignes, toutes les 10-15 minutes et sinon c’est entre 15 et 25 minutes. Le prix du billet à l’unité dans le bus est assez cher : 3.25$ ! Mais heureusement, ce tarif baisse rapidement dès lors qu’on les prend dans les différents points de vente : tabagies, dépanneurs, etc. Le gros point négatif de ce réseau est l’absence de point de repère. Ainsi, il n’y a pas d’affichage de la position du bus sur la ligne, ou d’indication du prochain arrêt. Les arrêts eux-mêmes donnent peu d’informations et les premières fois que l’on prend une ligne, c’est assez angoissant (surtout si on a un rendez-vous). Heureusement, ce manque est compensé par la diligence des chauffeurs : il vous suffit de leur demander de vous prévenir quand votre arrêt est proche, et il s’exécutera ! Il ne faut donc pas hésiter, cela vous évitera de stresser inutilement.

La vie courante

Voici quelques points qui peuvent vous surprendre les premiers jours. Il faut tout d’abord comprendre que le Québec est influencé par la culture nord-américaine anglophone (même si les plus intégristes vous diront que non :P).

Ainsi, il vous faudra vous habituer à être souple avec certaines « constantes ». Le formatage des dates est un très bon exemple : si vous allez dans 3 magasins différents, il n’est pas impossible que vous vous retrouviez avec des tickets de caisse utilisant chacun un des trois formatages suivants :

  • yyyy/mm/dd,
  • mm/dd/yyyy,
  • dd/mm/yyyy.

Je ne vous cache pas que c’est un peu déstabilisant, surtout lorsque le numéro du jour est inférieur ou égal à 12…

Un autre aspect étonnant et qui peut en rebuter certains au début : tout le monde tutoie tout le monde. Cela vient évidemment des USA qui ont seulement un « you ». Ainsi, lorsque vous rentrez dans un magasin, les vendeurs vous saluent et vous demandent si « tu vas bien ? Je peux t’aider ? ». Quand on n’est pas habitué, la première réaction peut être « Bon, mon petit, tu vas te calmer tout de suite, on n’a pas gardé les cochons ensemble ». Mais vous vous y ferez rapidement et vous en viendrez à répondre « Bonjour, ça va bien, et toi ? », en toute décontraction et en toute cordialité.

Enfin, un des aspects les plus contraignants si vous ne vous y êtes pas préparé : le clavier ! Ce n’est pas un clavier AZERTY mais QWERTY. Et il y a plusieurs dispositions en circulation. S’il est possible de rencontrer le clavier US, les deux principaux que vous rencontrerez sont :

  • Le clavier standard multilingue canadien : il est beaucoup utilisé au sein du gouvernement, pour n’avoir qu’un seul type de clavier à se procurer pour tout le pays. Il vient en standard avec certaines lettres accentuées : é, è, à et ç. Du coup, on peut facilement les passer en majuscules : É, È, À, Ç ! Pour les autres caractères accentués, il faut faire une association de touche. Exemple : pour un « ù », il faut taper sur « Alt Gr. » (la touche à droite de la barre d’espace) + la touche accent circonflexe, puis sur la touche « u ». C’est un peu plus compliqué que ce à quoi nous sommes habitués en France, mais au final c’est assez logique : combien de fois utilisez-vous le « ù » au quotidien ? Certainement peu donc ce n’est pas nécessaire d’avoir une touche dédiée.

KB Canadian Multilingual Standard comment-fr

  • le clavier français canadien : celui-là est le plus répandu et c’est celui que vous trouverez le plus en vente dans les magasins. Il ne vient qu’avec la touche « é » en accès direct et les autres lettres accentuées doivent faire l’objet d’une association de touches. Pour un « à », il vous faut taper sur la 2ème touche à droite de « L » puis sur « a ». C’est assez contraignant et pour des longues sessions d’écriture, peu adapté (à moins de ne pas se soucier des accents).

KB Canadian French textEn préparation de mon expatriation, j’avais acquis un portable Dell et j’avais le choix entre un clavier AZERTY ou un QWERTY US. En accord avec l’adage « À Rome, fais comme les romains », j’ai choisi le second. J’ai ensuite configuré mon Windows 8 pour qu’il me propose les deux claviers sus cités (on passe facilement de l’un à l’autre avec le combo de touches Windows+Espace). Je les ai essayés tous les deux pendant quelques semaines et, même si le second est un peu plus pratique pour le développement, c’est le clavier version multilingue qui a ma préférence.

Santé

Je n’ai pas encore eu à tester le système de santé québécois, mais je n’ai pas hâte d’y être confronté. En effet, d’après les discussions que j’ai pu avoir avec les amis et les collègues, c’est un parcours du combattant ! Par exemple, les urgences n’ont d’urgent que le nom. Ainsi, à moins de vous pointer avec vos entrailles fumantes entre les mains, ou une tronçonneuse en fonctionnement dans l’épaule, préparez-vous à attendre plusieurs heures avant que quelqu’un s’intéresse à vous… L’alternative, ce sont les cliniques privées pour lesquelles le temps d’attente est nul, mais bien entendu, elles coûtent chères. Il faut notamment payer un droit d’inscription de plusieurs centaines de dollars par an pour y avoir accès, ce qui vous donnera droit à plusieurs consultations durant l’année. Chacune de ces consultations est payante, et si vous dépassez votre quota, elles coûteront encore plus chères. Comme vous vous en doutez, la plus grosse partie de la facture n’est pas remboursée. En discutant avec un collègue, je blaguais en disant que c’était presque intéressant de m’acheter un billet aller-retour pour la France et de me faire soigner là-bas. Ce à quoi il a répondu, sans rire le moins du monde : « Oui, en effet ». C’est rassurant, n’est-ce pas ?

Le tableau semble un peu sombre présenté comme ça, mais il ne me semble pas plausible qu’on vous laisse sans soins si vous êtes vraiment mal en point. Enfin, j’espère.

A suivre…

C’est sur cette note joyeuse et pleine d’espoir que cette partie se termine ! Rien n’est parfait en ce bas monde et le Québec ne fait pas exception, et il y a forcément des inconvénients et des défauts, comme partout 🙂

Vous retrouverez l’ultime partie de ce dossier le week-end prochain ! A l’heure actuelle, je n’ai qu’un seul sujet, mais il éclaircira certains aspects pour les plus connectés parmi vous. Mais chut, no spoils !

Vous pouvez retrouver l’ultime partie de ce dossier ici : Premières semaines à Québec (5ème partie)

Bonne semaine à tous !